La nuqe baissée, pieds nus,
immobile telle une statue de pierre,
Le torse dévêtu, rompu à ne pas se laisser faire,
Le long de ses bras, quelques flux de veines
sculptées dans sa chair,
Le petit homme est jeune mais connait le souffle de la guerre.
Lui, qui a connu la misère, la peur et l'oubli d'aimer,
Vivant seulement pour être à la hauteur des contes de fées
Qu'il lisait déjà depuis tout gamin, tellement attiré
Par tous ces hommes qui avaient
dans leurs mains le pouvoir de tuer.
Mais peut-on juger un jeune qui s'est éduqué
à la violence qui sonne au bruit de l'acier
et pour simple décorum tout immaculé
Le sang si bleu de sa couronne, qui un jour sera convoitée.
Lui, qui se sentait de plus en plus libre, tel était son choix.
Calquer sa propre vie à celle de livres qu'il n'oublierait pas
Et continuer sa route pour être ivre dans sa foi,
Maitriser l'aventure autant
qu'il maitrisait l'art du combat.
En attendant les temps qui feront de nous des héros
En attendant les temps, veux-tu les conter?
En attendant les temps qui nous emmèneront là-haut,
J'apprendrais doucement à aimer.
Il grandissait doucement avec l'idée que rien, ici bas,
N'oserait jamais vraiment l'empêcher de devienir roi.
Entre la vie, la mort et le pêché, quoiqu'il en soit,
Il avait décidé d'exister à l'ombre de son trépas.
Un peu trop loin des siens, il savait que rien n'était gagné.
Maitriser son destin n'est pas de ce que l'on peut donner.
Apprendre à éviter le pire, n'était pas de ce que l'on peut donner.
Apprendre à éviter le pire, n'était pas son problème,
Il vouvoyait la mort autant qu'il savait tutoyer la haine.
Lui, qui se sentait si fort était dans son monde,
Là, planté dans ce décor au milieu des ombres,
Qu'il avait tant écoutées dans son sommeil.
Les grandes guerres du passé brillaient
pour lui comme un bout de soleil.
La violence était sa richesse et rien n'était plus précieux.
Lui, qui la savait sa maitresse, en était fou amoureux.
Mais les murs de cette forteresse n'étaient faits que de feu.
Consumé dans l'ivresse, il ne s'est jamais contenté du peu,
Il a construit, sa vi sur des conquêtes qu'il a pu signer.
Oubliant les défaites, de ce fait, pour mieux s'inventer,
Même s'il fallait parfois baisser la tête et avancer.
Courbé par les tempêtes, le poids du temps l'a doucement usé.
Puis il a vieill, tout seul, sous ses parchemins.
L'a acculé sous les feuilles de son grand destin,
Loin, très loin de ce bonheur immaculé,
Ce battement de coeur qui fait d'un homme,
le plus grand des guerriers.